ULTIMATUM : bien diagnostiquer, bien prescrire, bien soigner

Comment évaluer si les médicaments sont prescrits à bon escient lors d’un séjour à l’hôpital ?  C’est la question que pose Luc Mouthon (Professeur de médecine interne à l’Hôpital Cochin) en lien avec le groupe régional d’experts sur les immunoglobulines humaines normales qu’il préside et qu’il co-anime avec l’OMEDIT IDF, avec le projet ULTIMATUM. L’objectif principal de ce projet, soutenu par la Fondation de l’AP-HP pour la Recherche et un mécène, est de comprendre si la prescription d’immunoglobulines intraveineuses est faite conformément aux recommandations des autorités.

La médecine interne, une spécialité qui prend en charge des patients en provenance des urgences et des patients atteints de maladies rares   

Les médecins internistes ont une formation médicale diversifiée. Dans un hôpital, le service de médecine interne prend en charge des patients ayant plusieurs maladies et pouvant relever de plusieurs spécialités ou des patients ayant des pathologies touchant plusieurs organes, en particulier des maladies systémiques rares.

Certains patients atteints de déficit en anticorps ou de maladies autoimmunes ou inflammatoires chroniques peuvent bénéficier d’un traitement par immunoglobulines intraveineuses. Il s’agit d’un traitement obtenu à partir de plasmas de plus de 10 000 donneurs de sang réguliers. La matière première, le plasma, n’est pas inépuisable et il existe des difficultés d’approvisionnement sur le territoire français. Au total, le coût de ce médicament s’élève à 52 millions d’euros par an en Île-de-France.

L’étude ULTIMATUM (Utilisation des immunoglobuLines inTraveIneuses chez des patients atteints de Maladies AuTo-immUnes et InflaMmatoires)

Aujourd’hui, le constat est qu’il y a une surconsommation des immunoglobulines intraveineuses. C’est pourquoi le Pr Mouthon en lien avec le groupe d’experts régional, va analyser de façon rétrospective les dossiers des patients ayant été traités avec des immunoglobulines intraveineuses au sein des hôpitaux de l’AP-HP et de l’Hôpital Foch (dans 7 pathologies différentes) pour vérifier le bien-fondé de la prescription et évaluer l’efficacité de ce traitement.

Cette étude permettra de sensibiliser les autorités aux pathologies dans lesquelles les immunoglobulines sont utilisées et de permettre une meilleure utilisation de ce médicament.