iTransplant : l’intelligence artificielle au service de la transplantation d’organes pour une médecine de précision

La Fondation de l’AP-HP pour la Recherche a bénéficié du soutien du fonds de dotation MSDAVENIR en faveur d’iTransplant, un projet majeur alliant médecine et intelligence artificielle, dans le domaine de la transplantation d’organes.
La transplantation, ou greffe d’organe, constitue un traitement de choix dans la prise en charge de nombreuses maladies chroniques, permettant d’augmenter significativement la qualité de vie des patients.

Quelques chiffres

 

Transplantation et système immunitaire

La principale complication d’une transplantation est le rejet de greffe : le système immunitaire du receveur identifie les cellules de l’organe transplanté comme étrangères, au même titre qu’un virus, et met en place des mécanismes de défense à son encontre. Afin d’éviter cela, chaque transplantation s’accompagne d’un traitement immunosuppresseur afin de réduire les risques de rejet en désactivant cette réponse immunitaire.

Chaque année, des milliers de transplantations échouent cependant à cause d’un rejet de greffe (20% d’échec la première année suivant l’opération), avec d’importantes conséquences en termes de mortalité et de morbidité pour les patients. Il est encore très difficile d’évaluer et d’anticiper le risque de rejet.

iTransplant : améliorer la prise en charge des patients transplantés grâce à l’intelligence artificielle

Le projet iTransplant vise à prévenir les risques de rejets dans les transplantations du foie, du rein, du cœur et du poumon, en s’appuyant sur l’expertise de neufs équipes de l’AP-HP à l’hôpital Saint-Louis, à l’hôpital Beaujon, à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard, à l’hôpital Necker-Enfants Malades et l’hôpital Fernand-Widal, en partenariat avec l’INSERM et l’Université Paris Diderot.

Le projet permettra de réunir, dans un outil unique et facilement utilisable par les médecins, des données cliniques, biologiques, immunologiques, épidémiologiques, thérapeutiques et génétiques de patients transplantés du foie, du rein, du poumon et du cœur. Cette base de données sera associée à un système d’intelligence artificielle qui permettra d’établir des profils types afin :

  • de déterminer pour chaque patient, de façon personnalisée, le risque de rejet afin d’améliorer considérablement la prise en charge ;
  • d’augmenter la précision du diagnostic en intégrant des nouveaux biomarqueurs ;
  • d’analyser la réponse aux différents types de traitement mis en place afin de les adapter selon l’organe greffé et les personnaliser ;
  • d’améliorer la prise en charge globale des patients transplantés.

Sur le long terme, le projet a pour objectif d’établir de nouvelles règles de bonnes pratiques afin d’améliorer les politiques sanitaires en matière de prévention des rejets de greffe, au niveau européen et international.

Le Pr Carmen Lefaucheur du service de Néphrologie – Transplantations  de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, coordonnateur du projet, et le Pr Alexandre Loupy, service de Néphrologie-Transplantation rénale adultes de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP sont intervenus lors du huitième Rendez-vous de la Fondation dédié à l’intelligence artificielle.