Les objets connectés sont de plus en plus utilisés au quotidien mais se développent aussi dans le domaine médical et au sein de l’hôpital. A l’AP-HP, le Digital Medical Hub (DMH) est né de l’idée que les objets connectés allaient révolutionner les pratiques mais que cette évolution ne pouvait se faire sans en garantir l’intérêt médical, la fiabilité technologique, l’acceptabilité sociale et la viabilité économique. Le 8 octobre, plusieurs experts sont revenus sur ces grands enjeux lors des premières rencontres académiques dédiées à ce sujet.
Les objets connectés en santé suscitent des espoirs immenses : amélioration de l’accès aux soins dans les déserts médicaux, optimisation du suivi des maladies chroniques depuis le domicile, forte implication des patients dans le projet thérapeutique, réduction des coûts grâce à l’ambulatoire, etc. Les attentes sont nombreuses et certaines sont déjà rendues possibles par l’essor de technologies toujours plus innovantes et rapidement accessibles. Aujourd’hui, plus de 3 milliards d’humains disposent d’un smartphone doté d’applications relatives à la santé. Il est prévu d’avoir 50 milliards de dispositifs de ce type d’ici à 2020. Les enjeux posés par cette révolution sont majeurs : quelle fiabilité pour ces objets connectés ? Quelle efficacité dans l’amélioration du parcours de soin ? Quelle relation entre le patient et son médecin ? Quelle sécurité des données ?
Le Digital Medical Hub (DMH) réunit pour la première fois une équipe interdisciplinaire (AP-HP, Université Paris Diderot et INRIA) dédiée à l’évaluation des objets connectés en santé, non seulement sur le plan médical et technologique mais aussi social et économique. Les experts mobilisés au sein du DMH contribuent ainsi au développement de ces outils à des fins médicales, avec les exigences d’une médecine de qualité, soucieuse de l’intérêt du patient et de l’impact économique de ce nouveau mode de prise en charge.
Le 8 octobre, Marie-Pia d’Ortho, cheffe du Service de Physiologie Explorations Fonctionnelles à l’hôpital Bichat, AP-HP, et responsable du Digital Medical Hub, est revenue sur la première étude lancée : EOL-VAL. Cette étude menée auprès de 25 patients transplantés pulmonaires, portée par les Pr G. Thabut et le Dr G. Jebrak, et soutenue par la Fondation du Souffle, évalue l’efficacité des objets connectés dans le suivi des patients de retour à leur domicile. Retrouvez son témoignage : objets connectés EOL-VAL.
La journée s’est conclue par une table ronde, animée par Rodolphe Gouin, directeur de la Fondation de l’AP-HP pour la Recherche, visant à ouvrir la réflexion sur les possibilités et les limites des objets connectés en santé.