150 000 personnes sont victimes d’un AVC en France chaque année. Pour les personnes ayant subi un AVC, c’est bien souvent le début d’un long parcours de rééducation avec différentes méthodes et activités permettant au patient de réacquérir une certaine motricité. Plus cette rééducation est intensive, plus les chances de retrouver une bonne motricité sont nombreuses. C’est pour cela que Samuel Pouplin, ergothérapeute à l’hôpital de Raymond-Poincaré, AP-HP, développe un projet de recherche paramédicale d’auto rééducation permettant à chaque patient de s’exercer lui-même au quotidien à son domicile.
La rééducation suite à un AVC doit être intense et quotidienne
Samuel Pouplin et son équipe sont partis de plusieurs constats : pour retrouver ses capacités motrices il faut un suivi régulier et un travail intense quotidien avec des spécialistes (ergothérapeute, orthophonistes, etc.). Ce qui est le cas pour un patient qui est suivi dans un centre spécialisé en rééducation. Mais lorsqu’il est de retour chez lui, le suivi d’un patient est bien plus compliqué : il faut que les praticiens en ville soient disponibles, il est parfois difficile pour les patients de se déplacer, et les spécialistes en ville ne sont pas toujours formés aux blessures neurologiques comme l’AVC. Ainsi l’on observe souvent une dégradation des capacités fonctionnelles de la personne lors du retour à domicile.
Faire entrer la rééducation dans son quotidien
C’est pourquoi les programmes d’auto-rééducation ont vu le jour, pour permettre au patient de pouvoir s’exercer le plus souvent possible. Mais ils se présentent aujourd’hui sous des formes très diverses et leur efficacité sur le quotidien des patients est difficile à mesurer. Enfin le succès de ce type de rééducation intense repose sur une parfaite adhésion du patient à bien vouloir faire ce travail et à le répéter chaque jour.
Grâce au dispositif Passeport Temps Recherche, soutenu par la Fondation de l’AP-HP, Samuel Pouplin, a pu dégager du temps pour lancer son projet de recherche : LARAQS, dont l’objectif est de créer un dispositif permettant une auto-rééducation à travers les activités du quotidien du patient. Ce programme sera donc co-construit avec les patients eux-mêmes pour pouvoir proposer des situations de leur vie quotidienne, importantes à leurs yeux, et dans lesquelles on peut intégrer naturellement des gestes de rééducation : par exemple, étendre son linge ou faire la cuisine avec la main qui aurait besoin de s’exercer. Ce programme sera ensuite testé par les patients pendant un mois. Le projet de recherche de Samuel Pouplin se construira sur les performances du patient avant, pendant, puis après les programmes de rééducation (notamment avec l’aide de bracelets connectés qui pourront évaluer le mouvement en lui-même). Et l’évaluation du programme intégrera également le retour des participants qui auront été jusqu’au bout ou qui se seront arrêtés avant la fin afin d’avoir à la fois leurs avis positifs ou négatifs.
Nous vous tiendrons au courant des résultats de ce projet de recherche de Samuel Pouplin qui commence dès le mois de janvier prochain.
En savoir plus sur le Passeport Temps Recherche soutenu par la Fondation de l’AP-HP